Il y a un an, lors de la ré-ré-ré-élection de Vladimir Poutine à la tête de l’Etat russe plusieurs observateurs, dont des Français et des Allemands, avaient prédit des changements encourageants pour la Russie.
Le «Poutine nouveau», comme un bon vin, aurait écouté la vague de contestation qui a traversé la Russie suite aux élections législatives de décembre 2011, largement truquées en faveur du parti au pouvoir. En bon «autocrate éclairé», Poutine s’apprêtait, nous disaient-ils, à rendre leurs droits les plus fondamentaux aux citoyens russes, à lutter vraiment contre la corruption et à garantir des élections libres et démocratiques. A l’époque, pressentant l’arnaque, j’avais déjà mis en garde certains de mes amis contre ce discours de facilité. Aujourd’hui, je me rends compte que j’étais loin d’imaginer à quel point, en un an seulement, ce «nouveau pouvoir russe» pouvait plonger la Russie dans la répression, la peur et la haine.
Les arrestations d’opposants et de militants pour les droits humains ont commencé dès la fin de l’année 2011. Mais c’est l’année 2012 que les ONG indépendantes considèrent comme la pire depuis la chute de l’Union soviétique pour les libertés en Russie. Plus de 5 000 prisonniers politiques, des lois pour limiter les manifestations, censure des médias et d’Internet… et que deviennent les ONG qui dénoncent ces abus du pouvoir ? Estampillées du label «agents de l’étranger», synonyme de «traîtres», ces organisations indépendantes subissent quotidiennement at