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Analyse

L’empire du secret hors de contrôle

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Snowden, traître ou héros ?dossier
Les révélations d’Edward Snowden sur les services de renseignement américains illustrent la difficulté de l’administration à contrôler une industrie de l’espionnage devenue tentaculaire.
Le siège de la National Security Agency américaine, à Fort Meade dans le Maryland, est aussi grand que le Pentagone. (Photo Reuters)
publié le 11 juin 2013 à 21h36

«Nous sommes en plein coup d'Etat», tonne Rush Limbaugh, un des plus fameux ténors de la droite américaine. «Dans 1984, le roman d'Orwell, au moins, les citoyens n'avaient pas besoin de payer leurs écrans», renchérit à gauche le cinéaste Michael Moore. De l'extrême droite à l'extrême gauche, les révélations d'Edward Snowden sur l'espionnage systématique des communications téléphoniques et internet, auquel se livre la National Security Agency (NSA), continue de susciter la polémique dans les médias américains. «Je m'attends à un débat d'ampleur au Congrès et dans le public, observe Peter Swire, ancien conseiller des administrations Clinton et Obama. Une des questions sérieuses que posent ces révélations est de savoir si la collecte systématique des relevés téléphoniques américains n'excédait pas ce qui est prévu par la loi. Il pourrait y avoir des actions en justice.» Pour ce qui est de l'espionnage sur Internet, l'administration Obama assure qu'il ne visait que les usagers «étrangers» et «non résidents» de Facebook, Google et sept autres fournisseurs américains de services. Ce qui serait légal d'un point de vue américain, rappelle le professeur Swire : «La Constitution américaine ne s'applique pas à l'étranger.»

Tout en assurant se «réjouir de l'ouverture de ce débat», Barack Obama et ses conseillers font tout leur possible pour étouffer le scandale. Depuis son installation à la Maison Blanche en