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Libération
Récit

Comment le Hezbollah a asphyxié les rebelles syriens à Al-Qoussayr

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Les combattants du parti chiite libanais ont apporté une aide déterminante aux forces d’Al-Assad pour la reconquête de cette ville clé en Syrie.
publié le 12 juin 2013 à 20h16

Au bout d'un chemin de terre, sur une colline, la grille du petit cimetière de Karak est entrouverte. Le vent balaie les herbes folles et les grands pins dans ce village chiite et chrétien, proche de Zahlé, dans la plaine de la Bekaa, dans l'est du Liban. Au fond d'une allée, deux légers monticules de terre entourés de pierres forment un cercle ; sur l'une d'elles est déposé un Coran doré. En guise de stèle, deux portraits de «martyrs», sur lesquels veille Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah.

Ali Moubarak et Ibrahim Zeineddine ont été mis en terre il y a dix jours, au son des rafales de kalachnikovs. Leurs tombes en marbre n’ont pas encore été installées, contrairement aux dix autres combattants du «Parti de Dieu» enterrés dans le même cimetière, pour certains depuis des années. Ils ont péri lors du siège d’Al-Qoussayr, située entre la frontière libanaise et Homs, épicentre de la révolution syrienne. Le Hezbollah et l’armée de Bachar al-Assad ont repris la ville le 5 juin après trois semaines de combats.

Sniper. Ali Moubarak, «Hajj Ali», 43 ans, était le plus expérimenté des deux hommes. Chargé du déminage au sein d'une unité du Hezbollah, il avait déjà participé à la guerre entre le Liban et Israël en 2006. Lors de la première semaine de la bataille d'Al-Qoussayr, il a été touché en pleine tête par un sniper. Ibrahim Zeineddine, 19 ans, bien qu'engagé dans le parti depuis l'âge de 14 ans, faisait partie