Ils sont des milliers. Des gens de tous âges et de tous milieux, qui ont parfois traversé Athènes, sous un crachin de début d'été, pour se rendre jusqu'au siège de la télévision publique grecque, à Aghia Paraskevi, dans la banlieue nord de la capitale. Depuis mardi soir, ils sont sous le choc d'une décision unique en Europe : le matin même, les cinq chaînes de télé publiques fonctionnaient normalement, et puis à 23 heures, sur décision gouvernementale, les écrans sont devenus noir avec une inscription : «no signal». La télé publique venait de cesser d'émettre.
Dans la foule, on croise des gens ordinaires, comme ce couple de sexagénaires venus du Pirée pour «protester contre l'autoritarisme». Mais aussi quelques leaders politiques, comme Panos Kammenos, des Grecs indépendants (droite nationaliste), ou Alexis Tsipras, leader de Syriza (gauche radicale). Dès mardi soir, il était présent sur le dernier plateau de ERT pour dénoncer «un coup d'Etat». Le patron du KKE, le parti communiste grec, Dimitris Koutsoumbas, a de son côté appelé à la création d'«un front de résistance».
Les manifestants ont aussi été vite rejoints par des chanteurs comme Dionysis Tsaknis ou Yannis Zouganelis qui se sont lancés dans des concerts improvisés. Hier, comme mardi, le même flot de gens rejoignait l'immense parc devant le siège de la radiotélévision hellénique. Une mobilisation à la mesure de la brutalité de la décision gouvernementale, mais aussi un sursaut de rés