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Libération

Des ouvriers esclaves s’échappent d’une boîte de tomates bio mexicaines

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publié le 13 juin 2013 à 22h46

On les attirait avec des promesses de salaires mirobolants pour finalement les faire trimer douze heures par jour en les alimentant avec du riz pourri, farci aux cafards. Le sort des ouvriers agricoles de l’entreprise Bioparques de Occidente, spécialisée dans la culture de tomates bio dans l’Etat de Jalisco (ouest du Mexique), a été révélé au grand jour grâce à la fuite de trois d’entre eux, des journaliers qui ont pu gagner la ville voisine de Guadalajara et alerter la police. Mardi soir, les autorités régionales annonçaient que 275 journaliers maintenus en état de semi-esclavage, dont 39 mineurs, avaient été libérés.

Les témoignages des rescapés décrivent l’entassement des familles dans des baraquements insalubres, la nourriture avariée, la paie qui n’arrivait jamais ou alors seulement sous forme de bons valables dans le magasin de l’entreprise. Comble de l’ironie, l’entreprise a reçu le label «socialement responsable» de la part du gouvernement fédéral et a été récompensée pour son engagement en faveur de la protection des familles et de l’enfance.

En 2010, l’appellation «entreprise agricole libre de travail infantile» n’a été décernée qu’à quelques entreprises mexicaines et Bioparques de Occidente est la seule à l’avoir obtenu dans l’Etat de Jalisco, région agricole réputée pour la culture de l’agave.

La veille de cette déplorable découverte, l’Organisation internationale du travail (OIT) présentait à Mexico des chiffres accablants : plus de 3 millions d’enfants, soit 10% d