Homme politique engagé dans le camp des réformateurs, Elias Hazrati est propriétaire et directeur du quotidien Etemaad, qui fut l'un des principaux journaux d'opposition à Mahmoud Ahmadinejad. Ce qui lui a valu d'être plusieurs fois fermé par le pouvoir judiciaire.
Après les événements de 2009 et l’invalidation de la candidature de Rafsandjani, les partisans des réformes en Iran voudront-ils encore voter ?
Les élections sont effectivement très compliquées. C'est comme si le cœur de la société avait été gelé. Si nous arrivons à réchauffer ce cœur, la situation changera. C'est pourquoi le soutien [à Hassan Rohani] de [l'ancien président réformateur] Mohammad Khatami et de Akbar Hachémi Rafsandjani sont décisifs pour améliorer la situation, notamment en prévision du second tour.
Avez-vous été surpris par l’invalidation de la candidature de Rafsandjani ?
Ce fut horrible, comme si j’étais tombé dans le coma. Et je suis encore sous le choc alors que j’observe et suis moi-même impliqué dans la politique depuis pas mal de temps. Cela a été un coup rude, pas seulement pour moi, mais pour tout le mouvement réformateur.
Rafsandjani étant l’un des deux piliers du régime, est-ce que celui-ci n’est pas désormais unijambiste ?
Moi, je dirais qu’il marche sur les mains. En fait, nous avions hésité entre choisir entre deux candidats, l’ancien président Mohammad Khatami et Hachémi Rafsandjani. Nous avions l’intention de créer un grand mouvement, un mouvement épique avec cette candidature. Alors, vous imaginez le grand choc que cela a été pour nous.
Cinq candidats fondamentalistes contre un seul pour les modérés et les réformateurs… Comment expliquer cette division du camp conservateur ?
Nous, les réformateurs, sommes soumis à une pression sévère. Alors nous recherchons l’unité. Les autres candidats ne sont pas dans cette situation, alors ils exposent leurs différences.
Pourtant la présidence en Iran n’est pas si importante. C’est le Guide suprême qui a pratiquement tous les pouvoirs…
Ce n'est pas exact. En fait, le président en Iran a beaucou