La révolution tunisienne étant partie des gouvernorats - départements - les moins développés du centre-ouest (Sidi-Bouzid, Kasserine, Gafsa…), l’une des premières tâches du nouveau gouvernement a été de commander un diagnostic sans complaisance des inégalités économiques et sociales à l’échelon territorial le plus fin possible : celui des 264 délégations, équivalents des arrondissements ou des cantons français.
Selon des données mises en ligne en 2011-2012 par le ministère tunisien du Développement et de la Coopération internationale, un indicateur régional signale le niveau de développement de chaque délégation. L’échelle allant de 0 pour la délégation la moins développée (Hassi Ferid, entre Kasserine et Sidi Bouzid) à 1 pour la plus développée (Bab el- Bahr, au cœur de Tunis).
Les critères de développement prennent en compte l’éducation, la communication, l’emploi, la richesse, la fécondité, la délinquance et la parité. Cet indicateur de bien-être est inspiré de celui du démographe américain Robert Prescott-Allen, élaboré en 2001. Il recoupe des critères sociaux, mais aussi environnementaux (diversité et qualité des terres, des espèces vivantes, disponibilité en eau, pollution atmosphérique, consommation d’énergie).
La carte met tout d’abord en valeur la profondeur des inégalités régionales opposant le littoral et l’intérieur. Mais elle montre aussi des phénomènes plus inattendus, tels que l’existence de forts contrastes à l’intérieur de l’agglomération de Tunis et surtout, i