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Analyse

Avoir 20 ans en Tunisie : L’enjeu social dans les urnes

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par Maher Ben Rebah
publié le 14 juin 2013 à 19h06

Le 23 octobre 2011, la Tunisie a connu ses premières législatives postrévolutionnaires qui ont permis l’établissement d’une Assemblée constituante. C’est à l’aune de ces résultats que l’on pourra mieux comprendre les évolutions de la cartographie électorale, après les élections annoncées pour la fin 2013, maintenant qu’un accord sur la Constitution semble acquis. La participation avait été de l’ordre de 50%, score honorable - même s’il variait entre 39% à Tataouine, au sud, et 63% à Ariana, du district de Tunis - dans un pays caractérisé par des vraies fausses élections sous l’ancien régime. Il révèle les zones de fractures : une répartition inégalitaire entre le littoral et l’intérieur et une opposition entre les zones urbaines et rurales. La géographie du vote a été marquée par la victoire d’Ennahda, avec des nuances régionales qui font apparaître une opposition entre un centre - les zones métropolitaines côtières - et des périphéries, en particulier le centre-ouest, berceau de la révolution. Les partis au cœur du jeu politique, islamistes ou «modernistes», ont été plébiscités dans les grandes villes côtières.

Mais, depuis ces élections, le rapport de force au sein de l’Assemblée ne reflète plus vraiment la réalité. D’abord parce certains partis, qui ont vu le jour à la faveur de la confusion, ont quasiment disparu. Mais, surtout, il révèle la grande difficulté des islamistes à répondre à la question sociale. Les zones désindustrialisées et délaissées du centre ne croient q