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Analyse

Avoir 20 ans en Tunisie : L’essor ou la révolte

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par Pierre Beckouche et Hugues Pecout
publié le 14 juin 2013 à 19h06

Cette carte donne la proportion des jeunes (20-34 ans) dans la population locale et leur évolution en nombre entre 1994 et 2010. Une forte présence ne signifie pas que les jeunes aient nécessairement du travail ni que le territoire soit attractif, car la jeunesse d’une population peut résulter d’une installation antérieure de personnes qui ont eu des enfants arrivant à présent sur le marché du travail. Mais cela en dit beaucoup sur le potentiel des territoires et sur l’enjeu politique que constituent ces populations.

Comme la plupart des pays arabes, la Tunisie termine sa transition démographique. Elle entre dans cette période clé où les jeunes arrivent nombreux sur le marché du travail, avec encore peu de personnes âgées à charge et peu d’enfants ; ils sont dès lors ouverts au développement ou prêts pour la révolte s’ils ne trouvent pas les emplois nécessaires. Un grand nombre de pays en développement ont accéléré leur essor ou au contraire ont connu des crises politiques à la fin de leur transition démographique.

L’étincelle du printemps tunisien l’illustre : Sidi Bouzid est localisé dans le centre, pauvre et délaissé, et Mohamed Bouazizi, déclencheur de la «révolution de jasmin», était un jeune de 26 ans sans emploi stable.

La carte montre trois grands ensembles. Le Sud, surtout la partie intérieure (Tataouine), laissé pour compte et resté traditionnel avec notamment un nombre élevé d'enfants par famille. Ensuite, le centre, dont le profil est assez proche de celui du sud à