C’est vraiment la fin d’une époque : si les six candidats, prenant exemple sur le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, sont tous allés voter tôt vendredi matin, le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, ne s’est rendu aux urnes que dans l’après-midi, à 16 h 30. Un vote rapide et sans commentaire. Une façon de lancer un dernier défi à celui qui avait lancé sa carrière, à la faveur de la présidentielle de 2005, lui avait permis de survivre après la fraude massive à sa réélection de 2009 et la contestation dans la rue qui s’en était suivie, avant de l’éliminer du jeu politique - le Conseil des gardiens de la Constitution n’a pas permis à son dauphin, Esfandiar Rahim Mashaie, de se présenter. Mais c’est aussi une fin de mandat sans gloire pour un homme qui avait occupé pendant huit ans la scène médiatique iranienne et internationale par la violence de ses menaces, mais dont l’anticléricalisme et l’indépendance ont fini par lasser Khamenei.
Le Guide, qui, pendant toute la campagne, s’est gardé de dire quel candidat il préférait, déclarant que même sa famille ne savait pas quel était son choix, a fini par laisser percer une certaine inclination pour Saïd Jalili, l’actuel chef des négociateurs sur le nucléaire et le plus fondamentaliste des six, en recommandant de voter pour la fermeté face à l’impérialisme.
Le bassidj, la puissante milice islamique, s’est donc mobilisé pour aider à son élection, comme elle l’avait fait les fois précédentes pour Ahmadinejad. Cela ne devrait pas