Dans le camp des réformateurs et des conservateurs modérés, on désespérait ces derniers jours de le voir gagner. Ce sont plutôt ses adversaires principalistes (fondamentalistes) qui s’inquiétaient de sa possible victoire, si bien que, pendant la courte campagne électorale, ce fut essentiellement sur lui que se sont concentrées leurs attaques. Hassan Rohani, 64 ans et élu samedi président de l’Iran dès le premier tour, n’est pourtant pas, loin s’en faut, hostile au système. Sans cela, il n’aurait jamais été le secrétaire général du tout puissant Conseil suprême de sécurité national pendant 16 ans, ni dirigé les négociations avec l’Occident sur le nucléaire.
Rohani, un hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite), est bel et bien un homme du pouvoir, un religieux qui a mis ses pas dans ceux de Khomeiny avant la révolution islamique, puis, après le triomphe de celle-ci, s’est installé au cœur du système, qu’il a depuis toujours loyalement servi. Ce n’est pas à proprement parler un réformiste, plutôt un conservateur modéré. Le paradoxe, c’est qu’il a été le candidat d’une large partie de la jeunesse iranienne, en tout cas celle des villes, qui s’est mobilisée po