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Libération

A Istanbul, Erdogan reprend la main et Gezi

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Après avoir expulsé les manifestants du parc accolé à Taksim, le chef du gouvernement a réuni 100 000 personnes lors d’un meeting, hier, alors que les heurts se poursuivaient dans la ville.
publié le 16 juin 2013 à 21h56

Comme il y a quinze jours, quand la police avait tenté d'expulser les campeurs du parc Gezi, l'intervention éclair samedi soir des forces antiémeutes contre le village de tentes du jardin public attenant à la place Taksim a mis le feu aux poudres. Cette fois, le déluge de gaz lacrymogènes et d'eau pressurisée a eu rapidement raison des militants installés sous les platanes. A peine deux heures plus tôt, depuis une banlieue d'Ankara où il animait un meeting baptisé «Respect de la volonté nationale», le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait prévenu qu'il ne «reculerait jamais devant les actions répugnantes» des manifestants et promis que, «s'ils ne sortaient pas, les forces de sécurité sauraient les en expulser». Peu après que la «Plateforme Solidarité Taksim» eut annoncé, après de longs débats internes, la poursuite de son mouvement d'occupation, se défiant de la proposition du chef de gouvernement de soumettre à un référendum l'avenir du parc, le message était clair et net, et l'assaut irrémédiable.

Panique. Les occupants du campement n'ont pas eu le temps de réagir et, en quelques minutes, ils ont tous trouvé refuge à l'hôtel Divan voisin, dans une panique indescriptible. Le hall d'entrée de l'établissement, envahi de gaz lacrymogènes, s'est vite transformé en hôpital de campagne, encombré de civières et de blessés suffoquant et criant, recevant les premiers soins de médecins bénévoles avant d'être - difficileme