Les cygnes qui barbotent dans le Lough Erne sont-ils truffés de caméras miniatures ? La dame qui sert pour le déjeuner le traditionnel irish stew a-t-elle caché dans son tablier un micro ? Dans l'environnement sursécurisé du sommet du G8 au Lough Erne, l'ambiance pourrait vite tourner à la paranoïa. Après les premières révélations, la semaine dernière dans le Guardian, sur les écoutes réalisées dans le monde entier par la NSA, l'agence de renseignement américaine, le Royaume-Uni se retrouve, à point nommé, sur la sellette.
Le même quotidien anglais a révélé que le gouvernement britannique avait allègrement écouté les discussions téléphoniques, espionné les mails et échanges de messages des délégations internationales lors du G20 d’avril 2009 à Londres.
Juste avant d'ouvrir officiellement ce sommet du G8, le Premier ministre, David Cameron, a donc expliqué, sans surprise, qu'il avait pour habitude «de ne jamais fournir de commentaires sur les questions de sécurité et d'écoutes». En revanche, la Turquie et la Russie - présente au G8 de Lough Erne - ont clairement laissé percer leur mécontentement. A Ankara, l'ambassadeur britannique a été convoqué par le ministère turc des Affaires étrangères qui a jugé «scandaleux» cet espionnage.
Côté russe, l'ambiance n'est pas non plus joviale. Selon les documents publiés par le Guardian, des agents secrets américains basés à Londres auraient intercepté, lors du G20 de 2009, les entretiens téléphoniques de