La première impression est le silence. Dans ce comté de Fermanagh, le plus rural d’Irlande du Nord, les lacs et les rivières surgissent derrière chaque virage sur les petites routes sinueuses. Vallons verts, rhododendrons en fleurs et agneaux blancs s’étalent paresseusement sous un ciel de plomb. Il n’y a personne. Peu de passants dans les rues, et pas de véhicules sur les routes, à part les bus qui trimballent journalistes et officiels du centre de presse, cantonnés à Enniskillen, à une douzaine de kilomètres du G8, qui se tient ces lundi et mardi en Irlande du Nord. Les huit chefs d’Etat et de gouvernement sont reclus dans un hôtel cinq étoiles, situé sur la péninsule de Lough Erne, entourée de lacs.
En pleine campagne, surgissent deux ou trois policiers armés, accompagnés d'un véhicule blindé. Plus loin, un barrage, où il faut montrer patte blanche et le sacro-saint badge de sécurité. «C'est drôle, même aux temps des Troubles [lutte armée contre la présence britannique en Irlande du Nord, de 1969 à 1997, ndlr), on ne voyait pas autant de policiers», raconte Niall, un Gallois installé là depuis toujours. « A l'époque, la région était l'une des plus dangereuses, et les policiers ne s'aventuraient pas ici à pied ou en voiture, on les déposait directement en hélicoptère sur place, c'était plus sûr », rigole-t-il.
La péninsule de Lough Erne, où se déroule le sommet, est inaccessible. Une gigantesque barrière de six kilomètres de long a été construite spécialeme