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Libération

A peine formés, les soldats maliens jouent les chasseurs de primes

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La France en guerre au Malidossier
publié le 18 juin 2013 à 21h16

Le Mali plonge «chaque jour un peu plus dans le surréalisme», comme l'assurait à Libération Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, l'un des favoris à l'élection présidentielle fixée au 28 juillet par l'accord enfin signé hier entre les groupes armés du MNLA qui occupent Kidal et le pouvoir de transition malien. Mais il n'y a pas que le pouvoir civil qui est touché par le «surréalisme» : l'armée l'est tout autant. La prise d'armes du premier bataillon Waraba («lion» en bambara), formé par la Mission de formation de l'Union européenne, devait se dérouler à Koulikoro, siège de l'école interarmes, à 50 km de Bamako.

Elle a été annulée le 8 juin. Pas moins de 715 militaires maliens, hommes du rang, sous-officiers et officiers, formés par des instructeurs européens, notamment français, et entourés d’une légion d’interprètes, s’apprêtaient une fois les couleurs hissées, à être affectés dans leurs compagnies.

Il s'agissait de chanter le renouveau de l'armée malienne dont la réputation est salement amochée. C'est raté. L'Essor, quotidien de Bamako, relaie les propos d'un officier : «Des soldats n'ont pas reçu les primes ou grades auxquels ils prétendaient et ont signifié dès lors qu'ils ne seraient pas présents à la présentation du premier bataillon.» A Bamako, la direction de la communication de l'armée se refusait à tout commentaire. De quoi s'agit-il ? D'une prime de 50 000 francs CFA (75 euros) demandée par les soldats. Combien étaien