Il y a une vie politique en Iran et cette présidentielle en est la preuve. De loin, l’Iran n’est qu’une dictature cléricale coiffant des institutions républicaines sans vrais pouvoirs, une théocratie dont le chef, Ali Khamenei, le Guide suprême, peut faire ce que bon lui semble. Institutionnellement parlant, ce n’est que trop vrai puisque le Guide contrôle l’ensemble des forces armées, la justice et la presse audiovisuelle et que personne ne peut briguer une fonction élective sans y avoir été autorisé par les instances religieuses.
L’Iran est bel et bien une dictature mais, comme on l’a vu lors des printemps arabes ou de l’écroulement soviétique, aucune dictature n’est à l’abri des évolutions sociologiques et démographiques, des tensions sociales et de la diffusion, surtout, de l’information qui se rit désormais des frontières. Non seulement il y a des courants politiques en Iran - un camp conservateur et un camp réformateur eux-mêmes divisés en nombreux sous-courants - mais, sous le voile imposé aux femmes, la République islamique est un pays incroyablement moderne où les jeunes couples ne font pas plus d’enfants qu’en Europe et dont le niveau d’éducation, femmes incluses, est extrêmement élevé.
Cela s’était vu en 2009, lorsque les protestations contre la manipulation de la dernière présidentielle avaient préfiguré les révolutions arabes et c’est avec bien plus d’éclat encore que cela se confirme aujourd’hui. Il y a quatre ans, les Iraniens avaient eu le courage de manifester