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Turquie: les «hommes debout», nouvelles icônes de Taksim

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A Istanbul, des manifestants ont expérimenté hier soir une nouvelle forme de contestation, pacifique : rester debout, immobile, le plus longtemps possible, comme un défi silencieux au régime d'Erdogan.
Erdem Gündüz, à Taksim, lundi soir. (Photo Marko Djurica. Reuters)
par Emiliana Malfatto
publié le 18 juin 2013 à 12h34

Certains font des sit-in, eux, ils sont restés debout. Du crépuscule jusqu'à une heure avancée de la nuit lundi, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés, statues figées et contestataires, sur la place Taksim à Istanbul, rouverte à la circulation lundi après un week-end de violences et d'arrestations.

Le premier «homme debout» a initié le mouvement à la tombée de la nuit. Erdem Gündüz, déjà baptisé «Duran adam» («homme debout») sur les réseaux sociaux, où il est devenu la nouvelle icône de la protestation turque, est un danseur chorégraphe de 34 ans. Son objectif ? Rester debout un mois sur la place, en alternant 24 heures d'immobilité puis trois heures de repos, remplacé par un ami, afin d'honorer la mémoire des quatre victimes des manifestations de Taksim.

Rapidement, la nouvelle de son action se propage sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter, où le hastag «#duranadam» est utilisé plusieurs dizaines de milliers de fois. La contestation pacifique s'organise : le colocataire de Duran adam lance des appels pour son ravitaillement «en eau et petits-beurres», et des dizaines d'autres personnes se campent, debout et immobiles, autour de lui, sans un mot, sans pancarte, sans revendication.

Ils se conte