Le mouvement de révolte de la jeunesse brésilienne ne faiblit pas. A São Paulo, la plus grande ville et capitale économique, d’où est partie la fronde la semaine dernière, 50 000 personnes ont manifesté mardi soir contre la hausse du tarif du ticket de bus, annoncée par le maire Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT, gauche), formation de la présidente Dilma Rousseff. Les protestataires ont été jusque devant le domicile du maire pour se faire entendre. La manif a dégénéré lorsqu’un groupe qui tentait d’envahir la mairie s’en est pris à la garde municipale en lui jetant des pierres. Des commerces ont été pillés et des agences bancaires, incendiées.
Sur l'imposante avenue Paulista, le centre financier, on protestait pêle-mêle contre la cherté et l'inefficacité des transports et des services publics, la corruption ou le racisme. «Le pays du popotin devient celui de l'esprit», annonçait une pancarte, raillant les clichés. «Quand votre fils tombera malade, vous pourrez toujours l'emmener au stade !» ironisait une autre, allusion aux dépenses records - près de 10 milliards d'euros - engagées pour le Mondial de football de 2014, alors que la santé publique est sinistrée.
Des défilés étaient prévus hier dans 24 villes. Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il dépêcherait sa police d’élite dans cinq des six villes où se tient actuellement les matchs de la Coupe des confédérations de la Fifa.
Dans la classe politique, visée tout entière par l'ire populaire, la m