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Libération
Décryptage

Au Brésil, la jeunesse fait plier les autorités de Rio et São Paulo

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Après avoir obtenu l’annulation de la hausse des tarifs des transports urbains, le mouvement cherche un second souffle et exige la gratuité.
par Chantal Rayes, Correspondante à São Paulo
publié le 20 juin 2013 à 20h56

La rue a gagné. Après treize jours d’une révolte de la jeunesse qui a secoué tout le pays, les deux principaux Etats brésiliens, São Paulo et Rio, ont annoncé mercredi soir qu’ils revenaient sur la hausse annoncée du tarif des transports en commun qui avait déclenché les grandes manifestations. D’autres villes avaient cédé plus tôt dans la semaine.

Pourquoi avoir relevé le prix du bus, du métro et du train ?

C’est une mesure prise périodiquement par les collectivités locales pour compenser la hausse des coûts, notamment celui du diesel. En général, elle passe inaperçue car prise en janvier, pendant les grandes vacances au Brésil. Cette fois, la majoration avait été différée à la demande du gouvernement fédéral, dans une tentative de contenir l’inflation.

Le maire de São Paulo, Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT, gauche), a annoncé le 2 juin que le ticket de bus passerait de 3 à 3,20 réal (soit une augmentation de 7 centimes d'euro). Fernando Haddad a assuré qu'il aurait fallu une hausse encore supérieure - de plus de 40 centavos de réal, environ 14 centimes - pour rattraper l'inflation. Mais, en vingt ans, le tarif du busão, moyen de transport du pauvre, a progressé presque deux fois plus vite que la hausse générale des prix. Il est aujourd'hui parmi les plus élevés au monde alors que le service laisse à désirer : bus surchargés, horaires non respectés…

C'est la mairie qui le subventionne, à hauteur de 20%, soit 400 mill