L’historien mesure moins mal que d’autres combien les leçons du passé servent peu les décideurs du moment. Mais la confusion atteint parfois des sommets du tragique. Barack Obama mène ainsi avec constance une politique calamiteuse en Syrie en se trompant de guerre d’Irak et de président Bush. L’obsession de l’actuel locataire de la Maison Blanche est de ne pas répéter les funestes erreurs de son prédécesseur en Irak en 2003. Ce faisant, il renouvelle les fautes commises par Bush père en Irak en 1991.
Rappelez-vous. Les troupes de Saddam Hussein avaient été boutées hors du Koweït au cours d’une offensive terrestre de cinq jours, un cessez-le-feu avait été conclu entre généraux américains et irakiens, spécifiant que l’utilisation d’armes chimiques serait un casus belli. Croyant au message de liberté venu des Etats-Unis, la plus grande partie du territoire irakien avait levé l’étendard de la révolution contre Hussein. Mais les commandos du despote écrasèrent le soulèvement dans le sang, au prix de dizaines de milliers de morts, non sans recours aux armes chimiques.
La politique de l’administration Bush senior fut alors de nier avec constance cet emploi d’armes prohibées, car l’admettre aurait contraint Washington à relancer la guerre contre Saddam. Or, le dictateur irakien apparaissait désormais comme un moindre mal face à une insurrection perçue comme manipulée par Téhéran. Deux décennies d’embargo, de guerre, d’occupation et d’attentats plus tard, c’est un gouvernement pro-iran