C'est assurément une première mondiale : la cour suprême chinoise a décrété hier que la peine de mort s'appliquera désormais dans les affaires de pollution particulièrement graves. «Cette nouvelle arme légale puissante qui vise les pollueurs facilitera le travail des juges», explique la circulaire - qui augmente ainsi de 55 à 56 le nombre de crimes passibles de la peine de mort. Les pollueurs, très rarement traduits devant les tribunaux, encouraient jusqu'alors une peine maximale d'emprisonnement de dix ans. Parmi les types de pollution graves, la loi cite «les produits radioactifs, les virus contagieux» et les «produits chimiques très toxiques contenant du plomb, du cadmium et autres métaux lourds». Cette décision surprenante veut apaiser une population de plus en plus inquiète. Depuis 2011, une dizaine de manifestations contre l'installation d'industries polluantes ont éclaté - l'une d'elles a rassemblé 70 000 personnes. L'industrialisation à marche forcée a créé des sources de pollution innombrables.
Des chercheurs de l’université de Nankin ont établi, qu’en 2011, au moins 10 % du riz chinois était contaminé au cadmium. Ce métal lourd, issu de l’industrie, se dépose sur la terre et est absorbé par les plantes comme le riz. Les amendes ne sont que rarement infligées aux industriels, et lorsqu’elles le sont, leur montant est ridiculement bas.
Une étude publiée en avril par un organisme américain, le Health Effect Institute, estime que 1,2 million