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Libération
Récit

Au Brésil, la droite dure cherche à rafler la mise

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Avec plus d’un million de manifestants jeudi soir, la révolte a atteint une ampleur qui laisse la présidente, Dilma Rousseff, sans voix.
par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 21 juin 2013 à 22h16

Pas un mot. La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT, gauche), est restée murée dans son silence après la réunion de crise tenue vendredi avec ses conseillers pour étudier la marche à suivre face à la révolte populaire qui embrase le Brésil. Rien n'a filtré, sinon qu'elle restait «perplexe» face à l'ampleur de la convulsion sociale. Mais aucune déclaration officielle n'est venue répondre à la colère de la rue qui a atteint jeudi une ampleur inédite. Plus d'un million de manifestants avaient protesté dans une centaine de villes, du jamais-vu depuis trente ans. Ils étaient au moins 300 000 à Rio, 110 000 à São Paulo, 100 000 à Vitória, 52 000 à Recife, 30 000 à Manaus… La révolte, déclenchée il y a deux semaines par la hausse du tarif des transports urbains, a en effet redoublé de vigueur, et cela malgré la révocation de la mesure par près d'une cinquantaine de villes. Une fois de plus, c'est la classe politique tout entière, et même les institutions, qui ont été dans le collimateur. Les manifestants dénonçaient la corruption et l'impunité, ainsi que la précarité des services publics, alors que le pays va débourser au moins 10 milliards d'euros pour organiser le Mondial de foot l'an prochain.

Désaveu. Les débordements, marqués par des scènes de pillage et de vandalisme, ont entraîné deux morts accidentelles et au moins 77 blessés. La Fifa, organisatrice de la Coupe des confédérations de foot, qui se dé