Des dizaines de milliers d’Egyptiens se sont rassemblés hier à Medinat Nasr, en périphérie du Caire, pour apporter leur soutien au président Mohamed Morsi. Sous un soleil étouffant, la foule, majoritairement composée de provinciaux, a brandi des drapeaux égyptiens et des portraits du chef de l’Etat ; de nombreux slogans faisaient rimer Morsi et démocratie, d’autres appelaient à l’instauration de la charia. Initiée par les Frères musulmans, dont est issu le raïs, cette manifestation a réuni dix-sept partis islamistes derrière un triple mot d’ordre : défendre le bilan du gouvernement, rétablir la légitimité de Morsi et dénoncer la violence politique. Il y avait aussi une volonté d’intimidation : montrer l’unité et la puissance du camp islamiste alors que le Président est critiqué de toutes parts et que l’opposition a prévu une grande manifestation le 30 juin. Forts des 15 millions de signatures de la pétition anti-Morsi qu’ils ont lancée, les militants libéraux et de gauche attendent beaucoup de cette échéance et rêvent d’une seconde révolution.
Hier, le pari des islamistes n’a été qu’à moitié réussi : si les soutiens étaient au rendez-vous, Al-Nour, le plus important parti salafiste, n’a pas pris part au défilé par crainte d’aggraver la polarisation. Mais aussi pour se démarquer du pouvoir et soigner son image en vue des législatives prévues cet automne.
Un an après l'investiture de Morsi, le pays est totalement divisé, pas loin de la rupture. Le bilan n'est pas à la hauteur de