Dans un fracassant bruit de ferraille, le char s’avance dans la rue principale du petit village. Des fantassins sont déjà sur place, échine courbée, ils progressent lentement, se glissant hors des venelles pour atteindre l’artère centrale. Sur les toits environnants, d’autres soldats protègent leur progression en mettant en joue les ennemis. De la poussière, des combattants qui courent, des tirs.
Fin de l'exercice. Sur la base militaire israélienne d'Elyakim, dans le nord du pays, une localité libanaise a été reconstituée. Elle sert de terrain d'entraînement aux forces de Tsahal qui cherchent à améliorer leurs techniques de combat en cas de nouvelle confrontation avec le Hezbollah, tout en évitant de répéter les erreurs de la guerre de trente-quatre jours en 2006. «Durant le conflit, les chars entraient en premier pour protéger l'infanterie. Mais certains ont sauté sur des explosifs placés par le Hezbollah sur leur chemin. On perdait alors à la fois le char et les soldats qu'il était censé protéger. Du coup, on a changé notre tactique», commente Archi Leonard, instructeur de troupes à Elyakim. Des buissons avoisinants, viennent d'émerger une poignée de soldats, quelques-uns entrent dans une des maisons où ils découvrent un tunnel menant à l'extérieur du village, façonné à l'image de ceux que les militaires pourraient trouver côté libanais. A 36 ans, Dan, sergent d'une unité comptant une trentaine de soldats, suit des sessions de dix jours à trois semaines par an.