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Libération

Un tour radical

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Dans les archives de «Libé», il y a huit ans. Mahmoud Ahmadinejad veut revivifier la révolution islamique. Le nouveau président ne manquera pas de soutiens : les conser- vateurs viennent de conquérir le dernier rouage qui leur échappait.
publié le 21 juin 2013 à 19h06

Seul un sondage des bassidji (les milices islamiques) avait prévu sa victoire. Les autres le voyaient loin derrière Rafsandjani, les candidats réformistes, et même derrière un autre ultraradical, l’ancien chef de la police de Téhéran, le populiste et populaire Mohammed Qalibaf, qui, de surcroît, avait les faveurs du numéro 1 du régime, le Guide Ali Khamenei. Aujourd’hui encore, le succès électoral fracassant de Mahmoud Ahmadinejad n’a pas levé tous les mystères. S’il y a eu un incontestable mouvement populaire en sa faveur, le combat s’est aussi déroulé, comme souvent en Iran, derrière le rideau.

Comme l'ont déploré ses adversaires, tout l'appareil révolutionnaire s'est mobilisé pour lui : les milices, les pasdaran (gardiens de la révolution), le réseau des mosquées, les anciens combattants de la guerre Irak-Iran, les très riches associations de charité… L'argent dont il a bénéficié a semble-t-il été considérable. «Quelque 300 000 bassidji avec entre leurs mains plusieurs milliards de tomans [1 000 tomans valent 1 euro], cela peut changer beaucoup de choses», déclare Issa Saharkhiz, un intellectuel proche de Moustapha Moïn, l'un des candidats réformateurs. Un responsable de la campagne de Rafsandjani confiait avoir été sidéré par les capacités mobilisatrices des forces soutenant Ahmadinejad. Selon Saharkhiz, c'est bel et bien Qalibaf, dont la campagne électorale avait été magistrale, qui aurait dû être le champion du camp conservateur. «Mais, avant le pr