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Libération
Récit

En Russie, les bons baisers de Snowden

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L’ex-analyste de la NSA, qui distille des révélations sur l’espionnage des services américains et britanniques, s’est enfui de Hongkong avec l’aide de WikiLeaks. Il pourrait quitter Moscou aujourd’hui. Destination finale : l’Equateur.
Edward Snowden interviewé par le quotidien britannique The Guardian le 6 juin 2013. (Photo AFP)
publié le 23 juin 2013 à 21h56

Pendant quelques heures au moins, Moscou a pu s’arroger, hier, le statut de nouvelle capitale du monde «libre», qui résiste à l’espionnage systématique et clandestin pratiqué par les Etats-Unis. Les caméras du monde entier étaient braquées hier sur l’aéroport Cheremetievo où est arrivé Edward Snowden, jeune Américain en fuite de son pays avec des révélations fracassantes sur les pratiques cachées de la NSA (National Security Agency), l’agence chargée du renseignement électronique.

Alors même que les Etats-Unis venaient de l'inculper pour «espionnage» et demandaient son extradition à la Chine, Snowden a pu prendre hier un vol Aeroflot de Hongkong jusqu'à Moscou. Selon l'agence russe Interfax, il ne serait là toutefois qu'en transit, avant de repartir aujourd'hui pour Cuba puis le Venezuela. L'Equateur a annoncé de son côté qu'Edward Snowden avait déposé une demande d'asile politique.

Ancien agent de la CIA et de la NSA, Edward Snowden a quitté les Etats-Unis le 20 mai, emportant avec lui quantité de documents secrets montrant que son pays se livre à l’espionnage systématique d’Internet et des appels téléphoniques dans le monde entier. Depuis début juin, il narguait son pays à Hongkong, distillant dans la presse locale et internationale ses révélations sur les pratiques clandestines de la NSA pour laquelle il travaillait dernièrement comme contractant.

En vertu d'un traité bilatéral d'extradition, Washington avait demandé à Hongkong de lui livrer le jeune homme. «Hon