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Libération

En Turquie, la résistance bourgeonne

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Taksim . La place a encore été vidée par la police, mais de nouvelles formes de contestation voient le jour.
publié le 23 juin 2013 à 22h26

Ils étaient de retour, samedi soir, sur la place Taksim d'Istanbul et devant le parc Gezi. Ils étaient là à nouveau, par milliers, voire par dizaines de milliers, scandant «ce n'est qu'un début, continuons le combat» ou «partout c'est Taksim, partout c'est la résistance», lançant des œillets rouges sur le pavé ou les marches menant au petit parc qui, pendant quinze jours, fut l'épicentre de la contestation contre l'autoritarisme du Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. Les manifestants se sont mobilisés pour commémorer les cinq morts, les milliers de blessés - 7832 dont 63 graves selon l'ordre des médecins - et les milliers de personnes interpellées, dont bon nombre font l'objet de procédures judiciaires.

Stocks. Brandissant des drapeaux turcs ou des banderoles «Taksim solidarité», mais évitant toute bannière de parti, ils faisaient face aux forces de l'ordre qui, depuis une semaine, quadrillent la place et y empêchent toute manifestation de masse. Une heure plus tard, la police a chargé, utilisant massivement les canons à eau pour repousser les manifestants, mais sans recourir aux gaz lacrymogènes comme les semaines précédentes. L'ordre des médecins s'était notamment inquiété de l'usage massif de ces produits. D'autres sources affirment que les stocks de la police sont presque épuisés, relevant que le ministère de l'Intérieur vient de passer commande pour 7 millions d'euros à une société a