Quatre assaillants dans deux voitures. La double attaque talibane qui a frappé hier Kaboul n’a pas nécessité de moyens importants. Mais, par les cibles qu’elle visait - le palais présidentiel et des bureaux de la CIA -, elle s’avère être l’une des plus complexes et symboliques depuis la tentative d’assassinat contre le président Hamid Karzaï en avril 2008.
La zone attaquée est l'une des mieux sécurisées de la capitale afghane. Les bâtiments sont entourés de hauts murs de béton et gardés jour et nuit par des hommes armés. Selon le chef adjoint de la police, Mohammad Daud Amin, les assaillants, vêtus d'uniformes de l'Otan, circulaient dans deux Land Cruisers équipés d'antennes, comme le sont souvent les véhicules blindés étrangers. Contrôlé à un check-point, l'une des voitures a pu passer, tandis que la deuxième était bloquée. «Un combat s'est engagé et les voitures ont explosé», a détaillé Amin. Trois gardes afghans postés devant l'hôtel Ariana, connu pour être un bureau de la CIA, ont été tués et un autre blessé.
Désastre. L'attentat a été revendiqué quelques heures plus tard par un porte-parole des talibans, qui a ajouté que le ministère de la Défense, proche du palais présidentiel, faisait partie des cibles. Comme souvent, s'agissant des attaques qui frappent Kaboul, il est probable qu'elle ait été commise par des membres du réseau Haqqani, un groupe allié des talibans. Cet attentat souligne en tout cas la fragilité d'un process