«Je préférerais qu'on se voie plutôt que de se parler par téléphone ou par mail.» Cette phrase, il n'est pas rare de l'entendre dans la bouche d'interlocuteurs travaillant dans des domaines dits sensibles. Paranoïa ? Volonté de se pousser du col ? Pas si sûr. Car si elle n'a pas les moyens humains et technologiques dont bénéficie la NSA américaine, ni même d'agence dédiée, la France dispose, selon une source bien informée, de «petites oreilles» lui permettant de ratisser large à partir d'un système de filtrage par mots-clés. Ce système, opéré par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), a même été affublé du surnom de «Frenchechelon» - allusion au programme anglo-saxon Echelon, dont la France ne fait pas partie.
Interceptions. «Avec ce système, tout est susceptible d'être passé au crible : conversations téléphoniques, mails, textos», poursuit notre source. A priori, les communications qui se déroulent sur le territoire national ne sont pas concernées. Mais comment être sûr que les ordinateurs mis à contribution font bien la distinction avec des interlocuteurs - installés dans l'Hexagone ou à l'étranger - qui prononceraient des termes «sensibles» ? «La philosophie française, c'est de collecter du renseignement sur des groupes ou individus qui posent problème, pas de tout écouter»,assure le spécialiste François Heisbourg.
Officiellement, les interceptions de correspondances privée