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Libération
Reportage

Tournée africaine d’Obama : Dakar a l’Amérique à la bonne

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Depuis une vingtaine d’années, ce sont les Etats-Unis - et non plus la France - qui font rêver les jeunes étudiants, sportifs et artistes de la capitale.
L'artiste Ouzin termine une banderole à Dakar. (Photo Joe Penney. Reuters)
publié le 26 juin 2013 à 21h06

L'arrivée de Barack Obama, hier soir, était attendue avec enthousiasme au Sénégal, flatté d'être le premier pays sur la liste de la tournée africaine du président américain, qui passera aussi par l'Afrique du Sud et la Tanzanie. Ce qui n'empêche pas la critique. «Les Etats-Unis prennent le contrôle du Sénégal», titrait mardi l'Observateur, le quotidien le plus lu du pays. L'obsession sécuritaire de Washington - qui a envoyé à Dakar des agents de renseignement, des tireurs d'élite et un navire de guerre pour ratisser les eaux au large de la capitale - irrite.

Bannière étoilée. Mais l'hommage américain fait à la démocratie sénégalaise devrait renforcer les relations entre les deux pays, déjà cordiales. D'autant que les Etats-Unis représentent, depuis la fin des années 80, une destination d'émigration très prisée. Les quelque 25 000 Sénégalais qui vivent dans la seule ville de New York ont ainsi changé le visage de Harlem, en reproduisant leur mode de vie dans cet ancien quartier noir du nord de la métropole, dont certaines rues ont été baptisées Little Sénégal.

«Les Etats-Unis m'ont toujours fait rêver parce que la réussite y est possible et les minorités ne sont pas marginalisées comme en France», affirme Karim Diop, ingénieur trentenaire, en jean et polo dans son bureau climatisé. Et de rappeler l'ascension fulgurante du boxeur sénégalais Battling Siki, une icône nationale, champion de France et d'Europe mort en