Kevin Rudd, un ancien diplomate et habile politique, est redevenu Premier ministre d’Australie jeudi, trois ans après avoir dû quitter ce poste, avec pour tâche de conduire le parti travailliste à la victoire en septembre, malgré des sondages accablants.
La troisième tentative aura été la bonne. Après les échecs de février 2012 et mars 2013, Kevin Rudd est parvenu mercredi à rallier la majorité des députés travaillistes pour prendre la place de Julia Gillard, son ancienne ministre et grande rivale, qui l’avait délogé de ses fonctions de Premier ministre il y a exactement trois ans. Rudd devra conduire sa formation aux élections du 14 septembre, pour lesquelles les travaillistes sont donnés largement perdants.
«La vérité est que nous nous dirigeons vers une défaite catastrophique à moins d'un changement», a déclaré l'ancien diplomate de 55 ans, peu avant le vote de mercredi soir. «Je dis aujourd'hui au peuple d'Australie, je réponds à l'appel de nombre d'entre vous, afin de faire ce que je peux pour empêcher (le chef de l'opposition Tony) Abbott de devenir Premier ministre».
Avant de s’emparer du pouvoir en 2007, Kevin Rudd avait une réputation d’intellectuel - il parle couramment le mandarin - au cuir trop doux pour le monde politique australien. Mais lorsqu’il a enlevé la victoire après onze ans de pouvoir conservateur, les observateurs lui ont reconnu sa détermination et sa pugnacité. Voire son autoritarisme. Son caractère peu conciliant et des mala