La foule est compacte et n'en finit plus de grossir dans le quartier de West Village, à New York, sur la place historique de Stonewall, où des émeutes avaient marqué en 1969 le début du mouvement pour les droits homosexuels. Des drapeaux américains se mêlent aux étendards arc-en-ciel et à des dizaines de pancartes clamant «sois fier, sois toi», «l'action est sexy», «tous les amours sont égales»… Deux mots reviennent : «Happy day !»
C'est un jour heureux pour la communauté homo américaine. Mercredi, la Cour suprême a rendu une décision historique : à une voix près, ses juges ont invalidé la loi fédérale dite «Doma» (Defense of Mariage Act), définissant le mariage comme l'union entre un homme et une femme. Autrement dit, la cour a reconnu le droit aux conjoints homosexuels mariés dans les 12 Etats sur 50 où l'union gay est légale de bénéficier, au niveau fédéral, des mêmes avantages sociaux que les époux hétérosexuels. Si le mariage gay n'est toujours pas reconnu par l'Etat fédéral, les époux hétéros et homosexuels seront donc désormais égaux devant la loi. «Le combat contre l'injustice a porté ses fruits !» s'est réjouie Edith Windsor devant la foule. Cette New-Yorkaise de 84 ans est celle par qui tout est arrivé. Mariée à une femme en 2007, veuve deux ans plus tard, elle décida d'intenter un procès quand l'Etat fédéral, refusant de reconnaître l'union, imposa son héritage à hauteur de 400 000 dollars. Quelques années et péripéties judiciai