L’implacable politique d’assimilation des minorités turcophones musulmanes ouïghoures menée par Pékin dans la lointaine province du Xinjiang est-elle en train de créer une situation insurrectionnelle ? Les images qui ont filtré sur les microblogs chinois de la dernière attaque en date visant un commissariat et des bâtiments municipaux peuvent le laisser craindre. On y voit une grande mare de sang qui s’étale au seuil d’un poste de police incendié, des voitures officielles endommagées d’où on semble avoir tiré les occupants pour les tuer, trois cadavres ensanglantés gisant dans une rue.
«Emeutiers». Vingt-sept personnes ont été tuées dans ces violences qui se sont déroulées mercredi dans le village de Lukqun, non loin de la ville touristique de Turfan. Ces affrontements ne sont que les derniers d'une longue série d'attaques visant des fonctionnaires ou des colons hans (chinois de souche) - de plus en plus nombreux à s'installer dans cette région où les 8 millions de Ouïghours constituent 46% de la population. Selon la version de l'agence Chine nouvelle «une foule d'émeutiers armés de couteaux» a attaqué les bâtiments officiels peu avant l'aube. Neuf policiers et huit autres personnes ont été poignardés. Les policiers chinois auraient alors ouvert le feu et tué 10 des assaillants. Les autorités n'ont précisé ni le nombre ni l'ethnie des attaquants.
Mi-avril, des affrontements armés avaient fait 21 morts dans la localité de Serikbuya