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Libération

Au Sénégal, une sécurité sans égale pour Obama

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publié le 28 juin 2013 à 21h56

La limousine noire blindée du président américain, acheminée spécialement pour sa visite, était garée juste devant la porte de l’hôtel cinq étoiles Radisson, à Dakar, jeudi en fin d’après-midi. Autour tournait un essaim d’Américains, des hommes en civil au cheveu court avec des oreillettes, mais aussi des forces spéciales en treillis - et même un agent arborant sur son gros gilet pare-balles la mention «Secret Service». De la piscine du Radisson, en bord de mer, on pouvait voir un navire de guerre américain qui mouillait tout près. A la porte du complexe, des soldats sénégalais se trouvaient en faction. Des hommes parfois nerveux. Certains d’entre eux, postés sur la route empruntée par les quelque trente voitures du cortège présidentiel américain, ont crié de faire demi-tour en anglais à… des conseillers du président du Sénégal, pourtant dotés d’un laisser-passer aux armoiries de leur république.

Les Dakarois ont retrouvé à cette occasion les contraintes déjà imposées en 2004 par la sécurité américaine, lors de la visite de George Bush. L'île de Gorée a été coupée du monde pendant vingt-quatre heures et nettoyée de ses vendeurs de yamba (le cannabis sénégalais). La route de la Corniche, entre l'aéroport et le centre-ville, a été fermée à la circulation. Sans commune mesure avec la sécurité déployée lors des visites d'autres chefs d'Etat, notamment français, le dispositif américain a pu paraître quelque peu disproportionné, compte tenu du faible niveau de menace : le