«Je suis là, prêt à défendre le Président avec mon sang.» Le docteur Gamal Hindawi, dentiste à l'hôpital général du Caire, n'a pourtant pas l'air d'un agité. Ce petit monsieur en bras de chemise, la cinquantaine souriante, se présente comme un indépendant.
S'il participe à la manifestation de soutien à Mohamed Morsi, organisée vendredi à Medinet Nasr, en périphérie du Caire, c'est, dit-il, «pour soutenir la démocratie menacée par l'ancien régime et ses alliés libéraux. Ces gens-là prétendent être pour la démocratie mais quand le résultat des élections ne leur plaît pas, ils veulent renverser le pouvoir. Ce n'est pas comme ça que ça marche.»
Quand il parle des opposants, c'est avec dédain : «On ne va pas les laisser faire. Nous triompherons, Dieu est avec nous.» Autour de lui, plusieurs hommes barbus acquiescent. Eux sont clairement islamistes, membres de la Gamaa al-Islamiya, ancien mouvement terroriste. Sans être des inconditionnels de Morsi, ils estiment que le chef de l'Etat doit aller au bout de son mandat. «Il a fait des erreurs. Mais à part Dieu, qui n'en fait pas ?» estime Ayman, qui porte une longue barbe rousse et un qamis, tenue traditionnelle des salafistes. «Si les opposants ne sont pas contents, ils éliront un autre président dans trois ans», affirme-t-il avec autorité. Et d'ajouter : «Ils nous détestent et on sait bien que s'ils prennent le pouvoir, ils nous renverront en prison.» C'est pour parer à u