Voilà des mois que les opposants à Mohamed Morsi avaient les yeux rivés vers ces manifestations du 30 juin, avec pour but de donner le coup d'envoi de la seconde révolution et de chasser le Président du pouvoir. On n'en est pas encore là, mais les rassemblements qui se sont tenus hier ont été à la hauteur des espérances. Dans tout le pays, des millions d'Egyptiens, selon l'armée, sont descendus dans la rue avec pour seul slogan, un mot, répété à l'envi : irhal («dégage»).
En milieu d’après-midi, les rues du Caire semblaient étrangement vides, sans les traditionnels embouteillages qui sont le lot quotidien de la capitale. La plupart des boutiques avaient leur rideau de fer tiré. De nombreux employés avaient posé leur journée, parfois incités par leurs patrons. Dans plusieurs quartiers, des groupes d’hommes effectuaient des rondes afin de prévenir d’éventuelles attaques. Aux fenêtres, des familles saluaient les manifestants se dirigeant vers la place Tahrir.
Hélicoptères. Vers 17 heures, la place était déjà aux trois quarts remplie, avant même l'arrivée des marches censées arriver en fin de journée. Sur le lieu symbole de la révolution de 2011, régnait une atmosphère joyeuse, où une foule, essentiellement masculine mais plus hétéroclite qu'à l'accoutumée, agitait des drapeaux égyptiens et saluait chaque passage des hélicoptères de l'armée par des cris de joie et des salves d'applaudissements.
En plus des militants de gauche ou des li