Sans surprise. En proie, depuis le début du mois, à une révolte populaire sans précédent, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT), est en chute libre dans les sondages, alors qu’un appel à la grève générale pour aujourd’hui circule sur les réseaux sociaux, moteur principal de la mobilisation.
Symbole. Selon une enquête Datafolha publiée ce week-end, les intentions de vote en faveur de «Dilma» - censée briguer un second mandat l'an prochain - sont passées de 51 à 30%. Voire à 27% chez les jeunes, qui forment le gros des manifestants. La Présidente reste en tête mais, contrairement à il y a trois semaines, sa réélection n'est plus acquise. Si le mécontentement populaire vise la classe politique tout entière, c'est la chef de l'Etat, symbole du pouvoir, qui paie le prix fort, sur fond de pessimisme quant à l'inflation et au chômage.
Le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), principale formation d’opposition, ne capitalise que très peu sur la révolte. Avec 17% des intentions de vote, son probable candidat, le sénateur Aécio Neves, ne gagne que trois points, confirmant l’érosion des deux grands partis - PT et PSDB - qui se relaient à la tête du Brésil depuis 1994.
Ce sont deux figures non partisanes, Marina Silva et Joaquim Barbosa, qui progressent (+7 points chacun). La première avait recueilli 20% des suffrages à la présidentielle de 2010. Dissidente du PT, elle cherche à former sa propre formation polit