Plus de 2 millions de Tibétains, sur 6 millions au total, ont été relogés ou déplacés de force par les autorités chinoises au cours des sept dernières années, dans le but de «resserrer le contrôle politique sur ces populations rurales». Telles sont les conclusions d'un rapport publié cette semaine par l'ONG Human Rights Watch (HRW). Photos satellites et témoignages à l'appui, le rapport démontre que de nombreuses localités traditionnelles, éparpillées, ont été détruites et leurs habitants regroupés dans des lotissements. Ces «nouveaux villages socialistes» accueillent aussi 300 000 éleveurs nomades progressivement privés de leurs pâturages coutumiers au cours des dix dernières années. Tous ces déménagements forcés se font à une échelle «sans précédent depuis l'époque maoïste».
Des lotissements dans le secteur de Kiangchung. (Google earth / HCR)
Comment s’effectue cette sédentarisation ?
Le programme de relogement est officiellement «volontaire». En fait, les cadres locaux, qui ont des quotas à remplir, agissent par la contrainte et la menace, selon HRW. Bien que bénéficiant théoriquement de subventions, les Tibétains paient en réalité de leur poche en moyenne les deux tiers du prix de ces habitations, en s'endettant auprès des banques d'Eta