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Libération

Egypte : Washington craint l'embrasement

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Embarrassée, l'administration Obama se garde de parler d'un coup d'Etat.
publié le 4 juillet 2013 à 19h19

Aux Etats-Unis, l'éviction de Mohamed Morsi est accueillie par des réactions mitigées et inquiètes. En témoigne la difficulté à trouver les mots pour décrire la situation. Du côté de Washington, «aucune déclaration officielle ne fait référence à un coup d'Etat», résume Daniel Serwer, ancien diplomate et professeur à de relations internationales à l'université John Hopkins de Washington.

Certainement pas celle de Barack Obama, s'exprimant dès mercredi soir, suite à la chute de Morsi, pour souligner l'attachement des Américains au processus démocratique, expliquer que «seuls les Egyptiens peuvent décider du futur de leur pays», mais dire son inquiétude «face à la décision des forces armées égyptiennes de destituer le président Morsi et de suspendre la constitution». Il appelle l'armée «à agir rapidement et de manière responsable afin de transmettre de nouveau le pouvoir à un gouvernement civil démocratiquement élu aussi vite que possible».

La décision rapide de l'armée égyptienne de nommer, jeudi, le juge Adly Mansour comme président par intérim, est vue par certains spécialistes à Washington comme une manière de calmer les doutes américains, «même si on a du mal à comprendre ce que cette nomination signifie puisque la Constitution égyptienne a été suspendue», note Daniel Serwer. Cette décision pourrait également permettre d'éclaircir le problème de l'attribution de l'aide américaine à l'Egypte, jugée essentiel à la sécurité de la zon