Soutenir la fragile transition tunisienne, rabibocher une relation bilatérale ternie par les proximités avec l’ancien régime et jamais vraiment réparée depuis. Le tout sans tomber dans la complaisance, ni la leçon de morale. Première depuis celle de Nicolas Sarkozy à Ben Ali, en 2008, la visite d’Etat de François Hollande en Tunisie, qui débute ce jeudi, s’annonce comme un exercice de funambule. D’autant plus dans ce drôle de contexte où l’Egypte voisine bascule.
Signe de la prudence observée à Paris, le déplacement a été différé à plusieurs reprises: ce devait être en décembre, puis mars, puis mai. Au final, la Tunisie sera le dernier pays du Maghreb où le président met les pieds. Après l'Algérie, où il avait évoqué «des révolutions [qui] ont apporté l'espoir, mais aussi soulevé des inquiétudes». Après le Maroc, dont il avait salué la «stabilité».
En Tunisie, Hollande vient soutenir un processus de transition «qui a ses succès et ses difficultés, note-t-on à l'Elysée. Il est normal que la France apporte son soutien, non pas à tel ou tel parti, mais à l'ensemble du pays.» «On ne peut pas dire qu'on soutient le processus de transition et venir quand tout est fini», défend une source de l'ambassade à Tunis, qui raconte les pressions dont fait l'objet cette visite, de toutes parts.
Caution
Car le principe même de sa venue ne fait pas l’unanimité: au sein même du parti socialiste, de la diplomatie et dans l’opposition tunisienne, certains ne voi