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Libération

L’affaire Snowden, ou le bal des faux-culs

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publié le 4 juillet 2013 à 19h06

Morale de la vie privée et/ou moralisation de la vie publique, transparence (c’est quoi ?) et limites de la transparence… Le binôme, si bien dans l’air du temps qu’il aurait pu faire sujet vedette de bac philo, investit l’actualité avec chaque jour un peu plus d’allégresse et de maestria, dans un mélange des genres juridique, politique et diplomatique bien propre à décourager le citoyen, tout autant dehors que dedans les urnes démocratiques épuisées. De semaine en semaine, tant d’affaires qui se percutent, se prolongent ou s’entrelacent, et tant de protagonistes passés par ici et repassant par là - mêmes tables, mêmes lits, mêmes avocats et mêmes banquiers - que pour un peu, confronté à des chevaux de retour aux noms familiers de Strauss-Kahn ou de Guéant, de Cahuzac ou de Tapie, de Takieddine ou de Sarkozy - et de tant d’autres -, on trouverait presque de la fraîcheur au néophyte Edward Snowden.

A considérer la gorge profonde du Spiegel et du Guardian sous l'angle de la protection du droit à la vie privée, l'homme est certainement susceptible de susciter de l'empathie, au même titre que le soldat Bradley Manning, qui croupit dans une geôle pour avoir nourri le WikiLeaks de Julian Assange. En oubliant, bien sûr, de l'un et de l'autre, les qualités respectives de sous-traitants, des années durant, des entreprises qu'ils dénoncent. Pas tout à fait infiltrés, pas tout à fait repentis, pas tout à fait agents doubles, ils sont à la barbouzerie informatique ce que