«Yes we cat» : il a un slogan, une affiche, un programme électoral sommaire… Bref, il a tout d'un vrai candidat, mais c'est un chat. Morris, sympathique matou noir et blanc, est candidat à la mairie de Xalapa, capitale de l'Etat de Veracruz (sud-est du Mexique). Deux citoyens, Daniel Cruz et Sergio Chamorro, ont décidé de présenter leur animal de compagnie aux élections locales de dimanche. Tout a commencé en mai, comme une blague. Puis les soutiens ont afflué et Morris est devenu le symbole du désenchantement politique des jalapeños, les habitants de la ville.
Dans cette région où le pouvoir a laissé les cartels de narcotrafiquants imposer leur loi et leur violence ces trois dernières années, les citoyens ne se rendent pas aux urnes de gaîté de cœur. «Les gens sont fâchés, nous en avons tous marre de la corruption», disent les maîtres de Morris, alors que l'intéressé se terre sous une armoire. «Il se cache, c'est ce que font tous les politiciens», ironisent-ils. D'ailleurs, Morris ne promet rien. «Son programme est aussi creux que celui des autres candidats : dormir et batifoler.» Mais lui l'expose en toute transparence, ponctuant ses vidéos électorales de «miaou» paresseux.
«Tu as en marre de voter pour des rats ? Vote pour un chat», propose la page Facebook du «candigato Morris» («le candichat Morris»), qui compte plus de 147 000 fans, soit trois fois plus que celle du candidat du Parti révolutionnaire instituti