L’ancien ministre des chemins de fer Liu Zhijun, initiateur en 2003 de la construction du colossal réseau de TGV chinois a été condamné lundi 7 juillet à la peine de mort avec deux ans de sursis pour corruption – si le condamné se tient à carreau pendant deux ans, sa peine est commuée en prison à perpétuité. Liu aurait empoché 8 millions d’euros de pots-de-vin. Les minutes du procès, qui a duré trois heures, ont mis à jour les mœurs de gangster du ministre, qui n’ont rien à envier à ceux d’un autre haut fonctionnaire, l’ancien secrétaire du parti de Chongqing, Bo Xilai, dont le procès pour meurtre et corruption ne saurait tarder.
Hôtel, filles et gratin
Jusqu’à sa chute en 2011, Liu Zhijun a abusé de son pouvoir dans les grandes largeurs. Il a tenté de corrompre des juges pour faire acquitter deux de ses amis ripoux, et tenté de tirer d’affaire son propre frère Liu Zhixiang. Chef de gare à Wuhan, ce dernier était accusé d’avoir embauché un tueur à gages pour se débarrasser d’un rival. Il a finalement été condamné à mort, au grand dam de son frère ministre, car les intermédiaires à qui des millions d’euros avaient été confiés pour soudoyer les juges ont préféré se carapater avec le butin... Ding Shumiao, une complice du ministre qui se sucrait sur une bonne partie des contrats de TGV, possède un hôtel de luxe à Pékin, 37 appartements, et plusieurs centaines de millions d’euros sur divers comptes. Ding reversait de grosses sommes au ministre sexagénaire, et lui fournissait les filles qu’il réclamait p