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Analyse

Les islamistes égyptiens atomisés

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Les Frères musulmans affaiblis par la destitution du président Mohamed Morsi, les salafistes poursuivent leur stratégie pragmatique. D’autres partis ou figures tentent de se poser en recours.
publié le 9 juillet 2013 à 21h56

L'adolescent s'est accroupi sur le bitume brûlant. Lentement, avec application, il écrit à la craie le dernier slogan des islamistes égyptiens : «Vengeance et sang ! Nous sommes fiers d'être des martyrs !» A 500 mètres, derrière un muret de briques hâtivement construit, se devine le club des officiers de la Garde républicaine où serait emprisonné l'ex-président Mohamed Morsi et où plus de 50 de ses partisans ont été tués, lundi, à l'aube, par les forces de sécurité égyptiennes. De l'autre côté de l'avenue, sous une tente plantée à côté de la mosquée Rabaia al-Adawiya, lieu de rassemblement des pro-Morsi au Caire, Gamal Hechmat, ancien député et figure respectée des Frères musulmans, tient un tout autre discours. Comme s'il n'entendait pas les appels au jihad, comme s'il ne remarquait pas les drapeaux noirs des salafistes brandis par la foule, il répète que «la violence n'est pas une solution». «C'est un piège tendu par l'armée. Nous devons l'éviter à tout prix, sinon nous risquons de tout perdre. Nous devons continuer à manifester pacifiquement, jusqu'à ce que Mohamed Morsi récupère le pouvoir. Nous allons faire passer ce message lors des prières du ramadan», explique-t-il. Un jeune le tire par l'épaule et crie qu'il faut mobiliser les Egyptiens des villes du sud et les faire venir au Caire. «Oui, oui, c'est une idée, nous verrons», répond Hechmat en lui tournant le dos.

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