Pas de répit en vue pour la présidente du Brésil, Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT). Après la révolte populaire sans précédent qui a secoué le pays le mois dernier - plus d'un million de Brésiliens étaient descendus dans la rue pour dénoncer la corruption et exiger l'amélioration des services publics -, c'est au tour des principaux syndicats d'appeler, pour aujourd'hui, à une «journée nationale de lutte». Si la grève ne sera pas «générale», près d'une trentaine de catégories professionnelles - et notamment 600 000 fonctionnaires - ont décidé d'y adhérer. Des manifestations sont également prévues dans plusieurs villes.
Totalement dépassés par le caractère spontané de la mobilisation, qui avait été convoquée sur les réseaux sociaux, les principaux syndicats, parmi lesquels la Centrale unique des travailleurs (CUT), la puissante fédération syndicale liée au PT, tentent maintenant de reprendre la main. Et poussent leurs propres revendications : réduction de la durée hebdomadaire de travail, retrait d'un texte accusé d'accroître la précarité des salariés (en facilitant le recours à la sous-traitance), relèvement des retraites comme des investissements dans la santé, l'éducation et les transports. Le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) se joindra à la mobilisation pour défendre la réforme agraire. «Dilma nous a abandonnés, lâche le chef de Força Sindical, Paulo Pereira da Silva. La relation avec Lula [l'ex-président, lui-même ancien le