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Libération

La sanglante dérive du Sinaï

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Les jihadistes refont plonger la péninsule dans la violence.
publié le 11 juillet 2013 à 20h56

Jour après jour, loin du Caire et des tractations pour la formation d’un gouvernement de transition en Egypte, le Sinaï s’enfonce dans la violence. Hier, un copte y a été retrouvé décapité, pieds et poings liés. Il avait été enlevé samedi, le jour où un prêtre avait été abattu dans sa voiture à Al-Arish, la principale ville de la péninsule. Et dans la nuit de mercredi à jeudi, des hommes ont ouvert le feu sur le véhicule d’un haut gradé égyptien. L’officier n’a pas été blessé mais, selon l’armée, une fillette a été tuée dans la fusillade.

Ces deux incidents ne sont que les derniers d’une longue liste d’attaques depuis la destitution du président, Mohamed Morsi. Entre celles visant des barrages militaires, attribuées à des groupes jihadistes, les assauts contre les bâtiments du gouvernorat par des partisans du chef de l’Etat déchu et les sabotages du gazoduc qui alimente la Jordanie et Israël, les incidents sont désormais quotidiens. Un temps annoncé, l’état d’urgence n’a pourtant pas été instauré par l’armée.

Bédouins. Stratégique, car frontalier d'Israël et de Gaza, le Sinaï comptait sur l'élection de Morsi en juin 2012 pour mettre fin aux décennies de discrimination du régime de Hosni Moubarak. Suspectés d'appartenir à une cinquième colonne, ses habitants, en majorité bédouins, s'étaient vus barrer les accès aux postes dans l'administration et l'armée. Ils subissaient, en outre, extorsions et arrestations arbitraires par les forces de sé