Plusieurs fortes déflagrations, un dépôt d'armes de l'armée syrienne contenant des missiles qui part en fumée : l'attaque de vendredi dernier à l'aube sur la base navale syrienne de Al-Safira, près du port de Lattaquié, a un goût de déjà-vu. Il pourrait s'agir de la quatrième destruction par Israël de matériel militaire syrien depuis le début de l'année. Cette fois, ce sont apparemment des missiles sol-mer russes Yakhont qui ont été visés. Les rebelles syriens ont nié toute implication dans l'attaque. Côté israélien, aucun commentaire n'a été fait, mais le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, a laconiquement répondu à une question sur le sujet : «Nous avons posé nos lignes rouges au regard de nos propres intérêts, et nous les maintenons.»
Pour Israël, la ligne rouge, c’est d’éviter tout changement dans l’équilibre de la puissance militaire régionale, notamment lorsque des armes de haute technologie, entre les mains des Syriens, sont transférées au Hezbollah libanais. Israël veut aussi garder la possibilité d’agir dans les ciels syriens et libanais. Or ses avions de chasse sont, depuis peu, menacés par le système de défense anti-aérien S-300 que la Russie est sur le point de livrer à Bachar al-Assad. C’est cette préoccupation que la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, est allée exprimer une fois encore à Moscou, où elle rencontre ces jours-ci le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Tirs de mortiers. Avec