«Volveré y seré millones» («je reviendrai et je serai des millions»), aurait lancé peu avant sa mort la célèbre Eva Perón, femme du défunt dictateur et idole des pauvres. Elle ne pensait pas si bien dire. Soixante et un ans plus tard, «Evita» déchaîne les polémiques avec un billet de banque à son effigie de 100 pesos (14,1 euros au cours officiel) qui a la plus haute valeur. Lancé le 26 juillet 2012, lors des cérémonies pour l'anniversaire de sa mort, il était censé remplacer l'ancien, représentant le président Julio Argentino Roca, qui colonisa dans le sang le sud du pays à la fin du XIXe siècle. Mais une erreur de conception du billet l'a tout d'abord rendu incompatible avec les distributeurs automatiques, générant une vague de suspicion parmi la population. Un an après son apparition, de nombreux commerçants refusent toujours de l'accepter, arguant ne pas savoir identifier les vrais des possibles faux.
En début de semaine, la banque centrale a émis un communiqué menaçant de sanctions ceux qui ne l’acceptent pas. Un numéro vert ainsi qu’un compte mail ont été mis en place pour dénoncer les contrevenants. La présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, a défendu elle-même le billet à la gloire de l’icône péroniste via Twitter, rappelant qu’il avait gagné le prix du meilleur billet de la région lors de la conférence latino-américaine d’imprimerie de haute sécurité, qui a eu lieu en début de semaine en Colombie. La Présidente a fait du nouveau bill