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Analyse

Les jihadistes font imploser la rébellion syrienne

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Les affrontements au sein de l’insurrection laissent augurer une fragmentation du pays.
Des soldats de l’Armée syrienne libre accompagnés de combattants du Front al-Nosra (lié à Al-Qaeda), dans la vieille ville de Homs, le 2 juillet 2013. (Photo Reuters)
publié le 15 juillet 2013 à 22h16

Responsable du courant salafiste dans le sud de la Jordanie, cheikh Mohammed al-Chalabi, alias Abou Sayyaf, a le mérite de parler franchement. Dans une interview parue hier dans le quotidien Al-Hayat (à capitaux saoudiens), il a annoncé que les combats au sein de la rébellion entre islamistes et «modérés» étaient inévitables et allaient encore s'intensifier après la chute du régime de Bachar al-Assad. Pêle-mêle, le religieux accuse l'Armée syrienne libre (ASL) d'avoir partie liée avec la dictature syrienne et de chercher à imposer la démocratie plutôt que la charia.

Ce n’est donc plus une seule guerre qui se déroule aujourd’hui en Syrie, celle entre le régime et l’opposition, mais deux, trois, voire davantage, le pays étant devenu la terre d’accueil, de rencontre et d’affrontements de toutes les mouvances islamistes radicales. Avec, comme corollaire, la fragmentation des zones dites «libérées». Un phénomène qui commence à apparaître aussi dans les régions tenues par les forces loyalistes, où se créent des fiefs contrôlés par des chefs de chabiha (milices composées à l’origine de voyous, surtout alaouites, et à présent plus idéologiques) qui échappent de plus en plus au contrôle central de Damas. Sans compter le Hezbollah libanais, dont les déclarations des responsables laissent entendre qu’il se comporte désormais sur le terrain comme une force autonome. C’est l’assassinat, jeudi, de Kamal Hamami, un chef rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL) par des insur