Alors que les violences s'étaient calmées depuis mai, le Bangladesh craint un nouveau cycle d'émeutes, après la condamnation, lundi, à 90 ans de prison, d'un ex-chef islamiste pour «complicité de génocide» lors de la guerre d'indépendance, en 1971.
Incarcéré depuis janvier 2012, Ghulam Azam, 90 ans, est un leader historique du Jamaat-e-Islami, principal parti islamiste du pays, qu’il a dirigé jusqu’en 2000. Ce prof d’université qui se déplace en chaise roulante a joué un rôle actif en 1971, alors que la province du Pakistan oriental, futur Bangladesh, se battait contre le Pakistan occidental pour acquérir son indépendance. Selon l’accusation, les atrocités commises par des milices pro-pakistanaises ont notamment été incitées par Azam qui, avec le Jamaat, combattait l’indépendance et organisait ces milices. Il a été présenté comme le cerveau de massacres d’intellectuels. L’histoire officielle retient 3 millions de morts (les experts indépendants parlent de 300 000 à 500 000 victimes), 250 000 viols, et 10 millions de déplacés en Inde.
Cicatrices. Lundi, seuls son âge et sa santé ont épargné à Azam la peine de mort. Mais il devra finir sa vie en prison. Sa défense a annoncé qu'elle ferait appel. Elle plaidait l'acquittement, arguant qu'on ne lui reprochait que des discours. «L'accusation n'a pas réussi à prouver une seule des 61 charges retenues», affirme le Jamaat, qui a immédiatement appelé à des manifestations et à la gr